Publié le 16 janvier 2019

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Écrit par Julie Marcotte

Le cœur d’une maman, c’est plein d’amour, de grâce et de bienveillance.  Mais si on veut être bien honnête, c’est aussi rempli de doutes, de peurs et d’incertitudes.  À moins que ce soit juste moi ?  Ce dont je doute vraiment…

Les doutes et l’invisible

Admettons qu’on se dise les vraies choses :  quand vous enseignez les vérités de la Bible à vos enfants, vous arrive-il d’être un peu incertaine, de douter de votre approche ou de votre façon de leur présenter les choses ?  De douter même, parfois, de l’exactitude de ce que vous leur enseignez ?  Je sais, je vous amène sur un terrain inconfortable… 

Comment enseigner l’invisible à nos enfants ?   Comment vivre avec l’invisible sans le remettre en question ou en douter à l’occasion ?  Nos yeux ont l’habitude de voir.  Nos sens ont l’habitude d’expérimenter les réalités, de les confirmer, de contribuer à les définir.  Avec la foi, c’est différent. 

Si je vous ouvre complètement mon cœur, je vous dirai qu’à ce point-ci de ma démarche avec Dieu, il y a des choses dont je ne doute plus :  l’existence de Dieu, son amour pour nous, mon besoin de lui, sa grâce infinie.  Ce sont mes bases, mes assises.  Là où les choses sont moins claires pour moi, c’est tout ce qui concerne son intérêt pour mon banal quotidien.  Oui, Dieu est intéressé par mon bonheur, mon bien-être, mon existence, mais se préoccupe-t-il de mes petits soucis de routine ?  De mes déplacements ?  Des petits bobos de mes enfants ?  Même si bibliquement, il semble que ce soit le cas, on dirait que j’ai besoin d’expérimenter régulièrement des preuves concrètes de sa présence dans mon quotidien, sans quoi les doutes se réinstallent rapidement.  Et lorsque mes enfants veulent prier pour le chien du voisin, leur devoir de maths ou la voiture d’un ami qui ne démarre pas, je les laisse aller, mais je suis partagée dans mes sentiments.  Dieu n’est pas le père Noël.  En a-t-il vraiment quelque chose à faire du chien du voisin ?  Je ne leur dis pas, mais je me questionne constamment.

Dernièrement, j’ai vécu une semaine bien particulière.  D’abord, j’ai eu un accident.  Je me suis fait heurter par une voiture dans le stationnement d’une pharmacie.  Mes trois enfants, de 12, 10 et 7 ans, étaient avec moi.  Contrairement à leur habitude, ils n’ont pas voulu m’accompagner, ils ont insisté pour rester dans la voiture.  J’ai été frappée à quelques mètres d’eux.  Ils m’ont entendue crier, mais n’ont rien vu, bien à l’abri.   Et ce n’est pas tout.   Un homme, chrétien, passait dans le coin quand il a senti qu’il devait se diriger vers la pharmacie.  Il n’a pas trop compris pourquoi, mais il avait l’habitude de l’invisible et il a choisi d’écouter cette petite voix inaudible qui parlait à son cœur.  Il est arrivé dans le stationnement quelques secondes avant que je sois heurtée.  Il m’a vue, m’a reconnue (j’enseigne à sa fille ) et a crié.  Son cri a alerté la conductrice qui a mis les freins.  Il a pris soin de moi, a rassuré mes enfants.  Mes enfants m’ont dit : « Maman, Dieu t’a vraiment protégée ! ».  Malgré ma chute plutôt violente, je n’avais presque rien, à peine quelques contusions. 

Ils avaient raison !  Le fait que je sois si peu blessée, que mes enfants soient restés dans l’auto, que cet homme soit passé par là…  Et pourtant, un doute persistait.  Ce n’était peut-être que du hasard ?

Le lendemain, j’ai raconté l’histoire à l’une de mes collègues.  Le soir, lors d’une réunion à son église, elle a parlé de ce qui m’était arrivé.  L’un des hommes présent a réagi :  hey, j’étais là quand c’est arrivé !  Un autre homme, que je ne connaissais pas, m’avait aussi aidée à me relever…  Celui-là aussi était un chrétien.  Le hasard commençait à être gros.

À chaque année, j’enseigne à mes élèves le verset qui dit « Le Seigneur donnera l’ordre à ses anges de te protéger partout où tu iras ».  J’ai été protégée dans ce stationnement.  C’était une évidence.  Une évidence invisible.

Cette même semaine, l’un de mes élèves me préoccupait beaucoup.  Plongé dans une situation familiale difficile, je priais pour qu’il trouve à l’école un milieu qui le réconforterait.  Du même coup, je me questionnais sur ma décision de devenir enseignante.  Même si c’est un métier que j’aime d’amour, je suis souvent épuisée et il m’arrive de me remettre en question.  Ce vendredi-là, l’élève est resté après la classe.  J’avais eu une dure journée.  Il voulait me parler.  Il m’a dit : « Madame, je suis vraiment touché dans mon cœur ».  Je lui ai demandé pourquoi.  Du haut de ses 7 ans, il m’a répondu : « Depuis que je suis arrivé dans cette classe, j’ai trouvé une nouvelle famille.  Je n’avais jamais vécu ça avant ». 

Ce petit garçon était bien visible.  Mais derrière ses paroles se cachait beaucoup d’invisible.  Le souci de Dieu pour ce petit garçon.  Cette façon si concrète de répondre à mes prières à son sujet et, du coup, de me rassurer dans mon choix de carrière.  C’était du Dieu tout craché.

Et ça ne s’est pas terminé là.  La même fin de semaine, j’ai surpris mon garçon de 10 ans à chanter des chants à Dieu dans sa chambre.  La porte fermée.  Il ne chantait plus depuis quelques années.  Ne dansait plus non plus.  Ce bel enfant, à la forte personnalité, était jadis un gamin passionné, qui chantait et dansait sans arrêt.  Puis, un jour, il s’est vu en vidéo.  Il a jugé qu’il avait l’air débile.  Il n’a plus voulu chanter et a cessé de danser, à notre grand désespoir.  Quand je l’ai entendu, au travers de la porte, j’ai tendu l’oreille.  Mais je n’ai rien dit, je ne voulais pas briser la magie.  Plus tard dans la journée, je l’ai entendu de nouveau.  Dans sa douche.  Il chantait des louanges, c’était d’une beauté que je ne saurais pas vous décrire.  Au moment de le coucher, il m’a dit : « Maman, il se passe des choses avec Dieu dans mon cœur.  Des choses nouvelles. J’ai envie de lui parler et même de lui chanter des louanges.  Je lui dis vraiment tout et je sens qu’il est là ».

Mon cœur de maman a fondu.  N’était-ce pas la raison pour laquelle Jésus a dit « Laissez venir à moi les petits enfants car le royaume des Cieux est pour ceux qui leur ressemble » ?  Mes enfants ne passent pas leur temps à douter.  Ils ont cette confiance aveugle et n’ont pas besoin de 2846 preuves pour croire que Dieu se préoccupe d’eux et de ceux qui les entourent. 

On dirait que leur cœur a plus de facilité à voir l’invisible.  Ils en sont plus naturellement capables. Ce que nous plantons dans leur cœur grandit, même si nous ne pouvons pas le voir. Ce qui se passe dans le secret en eux est tellement plus grand et précieux que ce que nous voyons en surface. Après une telle semaine, puis-je vous dire qu’il m’a semblé évident que Dieu en avait quelque chose à faire de mon petit quotidien. De mes petites angoisses de maman. De notre sécurité, affective et physique. Il ne sommeille ni ne dort, il veille sur nous jalousement. Alors n’hésitons pas à l’enseigner à nos enfants, à les laisser y croire, et apprenons à voir les traces visibles que l’invisible laisse partout autour de nous.

Écrit par Julie Marcotte

Je suis une maman sans tabou, passionnée de transparence et d’authenticité. J’approche la quarantaine et j’ai trois joyeux lurons; une grande fille bouillonnante d’hormones, un garçon avec une volonté de fer un petit dernier adepte du « slow living » qui déteste se faire presser. Je suis également enseignante au primaire, plongée dans le monde des tout-petits à longueur de journée ! J’ai mon propre blogue, joyeusescatastrophes.com, depuis un moment déjà et ai publié deux ouvrages (un troisième à venir) aux Éditions de Mortagne. Maman chrétienne est le premier endroit où j’aurai le plaisir d’écrire concrètement sur ma foi et mon histoire d’amour avec Dieu, ce qui m’enthousiasme au plus haut point !

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Commentaires

1 Commentaire

  1. Karina

    Magnifique! C’est vrai, le doute est tellement humain. Mais Dieu sait comment nous parler et comment répondre à nos doutes. Le Seigneur, lorsqu’on lui fait confiance, ne nous déçoit jamais. Car il est là pour vrai, et il a à coeur de déverser sa grâce dans notre vie, pour vrai.

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